Le lion d'après le Livre de songes selon Daniel

Daniel et lions.

Daniel et lions. Genève, Bibliothèque de Genève, Ms. fr. 1/2, f. 54v. http://www.e-codices.ch/en/bge/fr0001-2/54v

Première page du livre des songes selon Daniel. Staatsbibliothek zu Berlin, Preussischer Kulturbesitz Handschriftenabteiliung, lat. quart. 70, f. 233r.

L’extrait de cet exercice provient d’un traité médiéval d’interprétation de songes. C’est une traduction en anglo-normand d’un traité composé à Constantinople en grec vers le Xe siècle, puis traduit en latin au XIIe. Le texte présente les images vues en songes par ordre thématique et en donne la signification. L’extrait utilisé pour cet exercice est prélevé dans le manuscrit Berlin, Staatsbibliothek Berlin, ms. lat. qu. 70 (B), f. 276v. Ce manuscrit date de la 2ème moitié du XIVe siècle et contient 310 folios. Le contenu du manuscrit est varié mais la plupart des autres textes est en latin, y compris d’autres somniales.

L’Exposicion des songes selon Daniel est traduite en anglo-normand à la fin du XIIIe siècle et s’inscrit dans le contexte de la littérature prophétique et divinatoire de l’Occident médiéval. Ce type de littérature, comme d’autres écrits qui prédisent l’avenir, est interdit par l’Église. Malgré ces interdictions, les clefs des songes provenant de l’Orient prolifèrent et leurs traductions latines se répandent en Occident dès le IXe siècle. Et comme pour éluder ces interdits, elles sont souvent attribuées à des personnages bibliques comme le prophète Daniel. Des traductions vernaculaires de ces textes nous sont parvenues en ancien anglais, moyen anglais, ancien islandais, gallois, irlandais, allemand, français et italien.

Au fil des siècles, toute une tradition de clés de songes a été attribuée au prophète Daniel et l’ensemble des clés de songes en Occident désignera deux types de clés assez courtes provenant de la clé de Daniel : les clés alphabétiques et les clés lunaires. Le troisième type, auquel appartient cet extrait, sont les clés thématiques attribuées à un certain Achmet. Intitulées Achmetis Oneirocriticon, elles sont l’ancêtre du texte dont l’extrait vous est présenté pour cet exercice. Alors l’Achmetis Oneirocriticon, devient De interpretatione somniorum en latin, traduit par Leo Tuscus, et ensuite Exposicions et significations des songes, en français.

Les images vues en rêve sont interprétées différemment selon le genre et le rang social du rêveur. Au vu des extraits, il devient évident qu’ils changent de signification s’il s’agit d’un roi qui rêve, d’un prince ou d’un homme du peuple.