Aspis

Paris, Arsenal, fr. 3516, 201r. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b55000507q/f407.image

L’extrait choisi pour cet exercice provient du Bestiaire de Philippe de Thaon, la plus ancienne traduction en français du Physiologus qui nous soit connue. Il s’agit ici d’une version composée en anglo-normand entre 1121 et 1135. Le Physiologus est une œuvre à visée religieuse destinée à l’enseignement scolaire. Il contient la description des qualités, souvent imaginaires, attribuées à des animaux, des herbes et des pierres, réels ou fabuleux, qui sont ensuite interprétées de manière allégorique. Chacun de ces êtres est présenté comme figurant soit le Christ, le diable, l’Église ou l’homme. Le Physiologus fut composé en grec entre le IIe et le IVe siècle par un auteur anonyme, avant d'être traduit en latin. Lors de son passage dans les langues européennes et en français, il est devenu ce que nous appelons un bestiaire, un « livre des animaux ».

Le Bestiaire de Philippe de Thaon nous est aujourd'hui connu par trois manuscrits. L’extrait présenté ici vient du manuscrit London, British Library, Cotton Nero AV et date de la fin du 12e siècle. Il contient entre autres le Comput, également rédigé par Philippe de Thaon. C’est un des rares manuscrits du XIIe siècle à nous être parvenus.

Dans ce manuscrit, toutes les entrées françaises sont précédées d’un petit résumé en latin, à l’encre rouge. En l’occurrence, pour l’Aspis, la rubrique est : Aspis est quoddam genus serpentis obturantis aures suas ne incantantores audiat. Philippe de Thaon écrit des vers de six syllabes, mais pour gagner de la place, le scribe en a regroupé deux sur chaque ligne.