Charte de l'épiscopat de Toul

Charte de l'épiscopat de Toul.Charte de l'épiscopat de Toul
Archives Départementales de la Meurthe-et-Moselle, 2F2 n°14, layettes de l'évêque de Toul.

Cette charte date du mois de mars 1237. Elle émane du scriptorium de l'évéché de Toul et est conservée aux Archives Départementales de la Meurthe-et-Moselle.
Il s'agit d'une charte d'arbitrage visant à régler un différend qui opposa l'évêque de Toul et le duc de Bar. Le cas est visiblement resté litigeux parce que la charte fit l'objet, deux ans plus tard, d'un vidimus qui soulignait la validité des accords pris.
Ce document a été choisi comme troisième exercice car il se prête idéalement à l'apprentissage des techniques éditoriales, notamment de par la fréquence et la diversité des abréviations. Il est très vivement conseillé de compléter cet exercice par la lecture du chapitre consacré au système abréviatif des chartes médiévales françaises dans le document 'critères d'édition' téléchargeable au format pdf sur le site et prévu à cet effet.
Le document est particulièrement élaboré au plan matériel comme le montrent autant l'écriture ornée de type livresque que la mise en page (un carré parfait avec des lignes tracées et d'importantes marges).
Sur le plan linguistique, le texte comporte un certain nombre de marques régionales propres à la scripta lorraine. Celles-ci sont en premier lieu grapho-phonétiques mais aussi morphologiques et dans une moindre mesure lexicales. On relèvera par exemple :

  • la présence de i dit 'parasite' dans des mots tels quechoise « chose » ou leitres « lettres »;
  • l'issue lorraine de la diphtongaison de /a/ accentué libre dans vertei « vérité »;
  • ou encore les formes verbales ai et at pour la troisième personne du singulier de l'auxiliaire avoir au présent de l'indicatif (« a »).

Même si les marques régionales sont assez visibles, elles s'insèrent dans un texte globalement assez neutralisé. La mise en relation des remarques relatives aux chartes ayant fait l'objet des exercices précédents (et appartenant au même diasystème) montre qu'il ne fait pas de doute que les scribes maîtrisaient pleinement l'équilibre et la portée pragmatique de tels marquages.